On recense sur cette année au moins 18 saisies de grande envergure, c'est-à-dire portant sur des quantités supérieures à 500 kilogrammes. En avril, les autorités thaïlandaises ont effectué deux saisies cumulant 7 tonnes à elles seules. Une autre saisie réalisée à Singapour en mai a permis de confisquer 3,7 tonnes. Ensuite, au mois d'août, à Da Nang au Vietnam, les forces de l'ordre ont confisqué un total de 3,903 tonnes d'ivoire illégal au cours de trois opérations. Enfin, une saisie de 860 kilogrammes en novembre et une autre de 2,2 tonnes le 17 décembre dernier ont été effectuées au Vietnam, la dernière portant sur de l'ivoire provenant du Mozambique.
L'agence de police internationale Interpol considère que les saisies de grande envergure indiquent l'implication de réseaux du crime organisé dans le trafic d'ivoire. « Il faut garder à l'esprit que pas une seule semaine ne s'est écoulée sans que les forces de l'ordre ne confisquent de l'ivoire illégal depuis le 2 janvier, date de la première saisie de 2015 », a déclaré Kelvin Alie, Directeur du programme Commerce d'espèces sauvages d'IFAW - Fonds international pour la protection des animaux - www.ifaw.org « Outre les saisies de grande envergure, on ne saurait ignorer l'importance des nombreuses saisies de petites quantités d'ivoire. Au total, IFAW a compté 143 saisies d'ivoire publiées dans les médias durant 2015, dont la majorité a eu lieu en Asie, notamment en Asie du Sud-Est, en particulier en Thaïlande, au Vietnam et en Chine, ainsi que dans certains pays d'Afrique. »
En 2013, les saisies ont atteint 41,5 tonnes d'ivoire illégal d'après les chiffres officiels.
Kelvin Alie rappelle que selon les années, 25 000 à 50 000 éléphants sont tués pour leur ivoire. Le braconnage des rhinocéros est une autre source de préoccupation : en Afrique du Sud, 1 215 rhinocéros ont été tués pour leurs cornes en 2014. Les chiffres de 2015 sont jalousement gardés par le gouvernement sud-africain, mais les statistiques les plus récentes sur le braconnage de rhinocéros, qui datent du 27 août dernier, ont permis d'apprendre que 749 rhinocéros avaient déjà perdu la vie victimes des braconniers en 2015.
Il y a trois semaines, la Cour supérieure de justice d'Afrique du Sud a autorisé la reprise du commerce intérieur de corne de rhinocéros avec effet immédiat. La ministre de l'Environnement a fait appel de la décision depuis.
Bien que saluant toutes les saisies d'ivoire illégal, IFAW insiste sur la nécessité pour les gouvernements de ne pas se limiter à saisir de l'ivoire et d'utiliser les outils et les compétences à leur disposition pour contrer le trafic et démanteler les réseaux criminels.
« Le seul moyen permettant aux différents pays de faire cesser le braconnage des éléphants et le trafic est la coopération avec des organisations telles que le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) et ses institutions partenaires comme Interpol, ainsi qu'avec les forces de l'ordre d'autres pays, pour localiser et ficher les criminels à la tête des réseaux transnationaux et dédier les ressources nécessaires à la poursuite en justice des personnes cherchant à s'enrichir grâce au trafic d'ivoire. Il est essentiel de se concentrer sur les stratégies qui feront cesser le massacre de ces majestueuses créatures », conclut Kelvin Alie.
IFAW et Interpol ont récemment signé un accord qui étend leur coopération pour combattre la criminalité liée aux espèces sauvages et les atteintes à l'environnement à l'échelle internationale. « En 2013, IFAW est devenue la première ONG de protection de l'environnement à signer un accord avec la Sous-direction de la Sécurité environnementale d'Interpol afin de soutenir les efforts d'application des lois engagés en matière de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages organisée à l'échelle transfrontalière. »
À ce jour, plus de 2 800 personnes ont participé aux formations d'IFAW sur la prévention du trafic d'animaux sauvages au cours de 81 ateliers conduits dans 38 pays. Un grand nombre de ces ateliers a été organisé en partenariat avec Interpol.
Le renforcement de la coopération entre Interpol et IFAW et de manière générale la coopération entre différentes organisations sur des initiatives concrètes, permettra de mieux protéger les animaux du monde entier contre cette criminalité.
Pour mémoire : Dans son rapport la « Nature du crime » préfacé par Nicolas Hulot, Envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète, et Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères, IFAW rappelle la menace que représente le trafic pour les animaux tels que l'éléphant, le rhinocéros mais aussi pour les êtres humains.
Fondé en 1969, IFAW sauve les animaux en détresse tout autour du globe. www.ifaw.org.
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