Le point avec Victor Pagès, fondateur de My Us Investment, cabinet de conseil en immobilier américain
Maintenus proches de zéro depuis près de 10 ans, les taux directeurs de la FED ont été revus à la hausse de 0,25 point, le 16 décembre. Attendue par les économistes et majoritairement anticipée par les marchés, cette décision entraine une question clé : quel sera l’impact sur le marché immobilier américain actuellement en phase de rebond ?...
... Il sera limité
1ère raison, le fait que cette hausse n’a été que de 0,25 point et qu’elle a été longuement préparée par Janet Yellen, Présidente de la FED, ces derniers mois. Les taux d’emprunt Outre-Atlantique sont aujourd’hui toujours historiquement très bas. Les prêts fixes à 30 ans sont actuellement à 3,9% en moyenne contre presque 7% en 2007. Les économistes prévoient que le coût du crédit ne devrait pas s’élever à plus de 4,5% à horizon 2017, malgré une augmentation progressive des taux directeurs.
2ème raison, la FED est et restera très prudente sur la hausse des taux. L’augmentation de seulement 0,25 point après plusieurs mois d’hésitation en témoigne. Si la FED estime qu’il est temps de remonter les taux compte tenu de la bonne santé de l’économie américaine, elle se doit de rassurer les marchés. Elle devra également prendre en compte l’impact d’une hausse des taux sur le dollar. Le dollar va devenir plus attractif car plus rémunérateur, ce qui pourrait entrainer une hausse de son cours pouvant à terme pénaliser les exportations américaines.
3ème raison, malgré l’agitation et l’inquiétude autour de la politique monétaire américaine, les statistiques du marché immobilier américain sont positives : les mises en construction sont à leur plus haut niveau depuis 2007, en particulier celles des maisons individuelles à +7,6% en 2015 ; la constitution de ménages, futurs acheteurs d’immobilier, est également très dynamique à plus 1,9 million sur l’année, soit bien plus que la moyenne historique qui se situe à 1,1 million.
Une fenêtre d’opportunités prolongée pour les investisseurs
Si une augmentation des taux s’accélérait dans les mois à venir, cela aurait un impact sur le coût du crédit aux Etats-Unis : emprunter deviendra plus cher pour les ménages américains qui verront leur pouvoir d’achat immobilier stagner, voire diminuer. Cela pourrait affaiblir la demande de biens immobiliers, et donc les prix. En conséquence, alors que les taux de crédit restent historiquement bas, de nombreux ménages américains pourraient reporter leur projet d’acquisition du fait de ce surcoût. Et ces mêmes ménages continueront donc à privilégier la location.
Du côté des investisseurs, notamment des investisseurs étrangers, cette évolution des taux signifie donc que la demande locative devrait rester élevée dans les 18 prochains mois. Il s’agit en quelque sorte d’une extension de la fenêtre d’opportunité conjoncturelle que présente le marché immobilier américain aujourd’hui, même 10 ans après le début de la crise. Celui-ci offre d’ailleurs de très nombreux autres avantages, pour les investisseurs français en particulier.
Plus d’informations : http://www.myusinvestment.com
Comprendre l'économie durable pour s'y investir