Expert en évaluation et en corporate finance, le conseil financier indépendant Duff & Phelps publie la 3ème édition de son étude sur la dépréciation du goodwill des entreprises européennes, « 2015 European Goodwill Impairment Study ».
Centrée sur l’analyse des bilans des entreprises du Stoxx Europe 600 relatifs à l’exercice 2014, celle-ci confirme la tendance à la baisse déjà constatée dans sa 2ème édition. Ainsi, les dépréciations du goodwill de ces sociétés - implantées dans 18 pays - ont atteint à l’échelle européenne la somme cumulée de 29,4 Mds€, contre 49,6 Mds€, en 2013, soit un repli d’environ 41%.
L’étude montre également que l’année 2014 représente le point bas des 4 derniers millésimes, au cours desquels les dépréciations du goodwill ont significativement décru en Europe. Et ce même si la région demeure globalement au-dessus du montant de 2010, au plus fort de la crise de la zone euro, soit 15 Mds€.
« Ces résultats sont parfaitement cohérents avec la tendance générale que l’on connaît dans les économies européennes,relève Yann Magnan, Managing Director de Duff & Phelps, responsabledu bureau français et de l’activité évaluation en Europe. En 2014, nombre de pays de cette zone ont retrouvé une croissance économique qui, même si elle n’a été que limitée, a toutefois contrasté avec les deux années précédentes et la grande incertitude qui régnait. La baisse du prix du pétrole et le rebond des exportations, soutenus par un euro en repli, ont notamment participé à ce retournement de situation, qui s’est donc directement traduit dans les comptes des entreprises. »
France : 3,7 Mds€ de dépréciations du goodwill en 2014
Bien que tenant la 2ème position parmi les 18 pays analysés par l’étude - notamment en raison de la présence de 80 sociétés françaises parmi les 600 que compte l’indice -, la France connaît également une embellie : les dépréciations du goodwill sont en repli de 69% par rapport à 2013, pour s’établir à 3,7 Mds€. Un montant qui se rapproche sensiblement de celui de 2010, le plus faible des 5 dernières années
« Cette analyse confirme les résultats de l’étude des sociétés du CAC 40, conduite en juin dernier, pointe Carine Tourneur, Managing Director de Duff & Phelps. Il est vrai que, dans l’échantillon des 80 entreprises françaises analysées ici, celles du CAC 40 influent grandement sur la tendance globale, puisqu’elles contribuent à hauteur de plus de 80% au montant de dépréciations du goodwill enregistrées l’an passé. Il est également très intéressant de constater que près de 60% des dépréciations des sociétés françaises sont liées à des investissements à l’étranger, dont les valeurs ont le plus souvent été affectées par des facteurs politico-économiques ou encore par les reliquats de la crise financière de 2008. »
Concentration sectorielle des dépréciations du goodwill
Enfin, l’étude relève que les dépréciations sont très concentrées sur un nombre limité de sociétés. Ainsi, à l’échelle européenne, seules 166 sociétés du Stoss Europe 600 Index ont enregistré une dépréciation en 2014, avec 3 sociétés contribuant à elles seules à 38% du montant total. Tel est également le cas pour la France, où 3 sociétés contribuent à 33% du montant total des dépréciations.
La concentration s’observe aussi à l’échelle sectorielle. Pour l’ensemble de l’échantillon européen analysé, les télécoms occupent la 1ère place, avec 8,9 Mds€ de dépréciations enregistrées par 6 entreprises.
Avec 6,7 Mds€ de dépréciation, répartis sur 48 sociétés, le secteur financier se hisse au 2ème rang. C’est d’ailleurs ce secteur qui s’affiche en tête du palmarès tricolore : il compte 10 établissements financiers totalisant 998 M€ de dépréciations, soit près de 27% du total de l’échantillon des sociétés françaises.
Pour plus d’informations : www.duffandphelps.com
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