Par Nicolas Chéron, Stratégiste chez CMC Markets France
Les médias parlent de chute des marchés alors que nous venons de commencer le mois le plus haussier de l’année, que se passe-t-il ?
Premièrement, les indices européens reculent en ce début décembre du même pourcentage dont ils ont profité à la hausse à partir de la mi-novembre, par anticipation de cadeaux de Noël, livrés avant l’heure, par Mario Draghi. Etant donné que le gouverneur de la BCE a préféré opter pour une partie des mesures escomptées par les investisseurs, les marchés, tels des enfants, ont montré leur mécontentement en retraçant le mouvement précédent.
Deuxièmement, le mois de décembre est un mois haussier statistiquement et l’on sait à quel point les marchés aiment défaire les statistiques, changer les règles du jeu, surtout ces dernières années. Plus que la performance du mois en tant que telle, c’est le phénomène du rallye de Noël qui peut être intéressant à étudier. L’étude de la performance des séances et semaines du mois de décembre permet en effet de constater qu’un mouvement haussier a tendance à naître au début de la 3ème semaine de décembre, semaine la plus haussière du mois et de loin. Aussi, les indices ne sont-ils pas en train de naturellement consolider vers des zones de soutien, en attendant la FED et alors que l’énergie pèse, tout cela avant que la trêve des confiseurs ne prenne le relais ? C’est en tous cas une piste de réflexion à ne pas négliger.
Il convient également de caractériser les marchés actuels. Sommes-nous dans un climat de peur sur les indices ? Pas à la vue du VIX (indice de volatilité qui monte quand l’aversion au risque augmente), ni du Yen (qui est recherché tel un refuge quand les indices chancellent) ni de l’Or ou du Bitcoin (actifs refuges ou outils de diversification utilisés en 2015).
Autrement dit, il est clair que les marchés européens perdent de leur superbe. Mais alors que les marchés américains tiennent sur leurs plus hauts historiques, que la FED s’apprête à monter les taux d’intérêt puisque l’économie américaine redémarre et que le pétrole désormais très bas pourrait rebondir tirant le secteur énergétique à la hausse (du moins un rebond technique), ne se pourrait-il pas que les acheteurs profitent des soldes en vue des fêtes ?
Plus les cours baissent plus certains y verront la mise en place d’une tendance baissière là ou d’autres prendront du recul et mettront à profit les supports, à l’aube d’une des périodes les plus fastes de l’année.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir