Publié par la Banque Degroof Petercam, ce classement semestriel de durabilité des 34 pays membres de l'OCDE, analyse le caractère durable des pays selon 5 critères : transparence et valeurs démocratiques, environnement, éducation, population, soins de santé et répartition des richesses et économie.
Le Danemark reprend la tête de classement
En prenant la tête du pilier « transparence et valeurs démocratiques », le Danemark se hisse sur la 1ère marche du podium. A l’exception du pilier éducation, le numéro 1 se classe dans le top 3 des quatre autres piliers de durabilité et, par-là, montre l’interaction existante entre les piliers pour un engagement durable solide pour le futur.
Le Danemark se distingue par sa volonté de promouvoir un climat de paix et d’entraide. Avec un taux de corruption le plus faible et un taux d’homicide parmi les plus bas, le pays s’engage également dans le développement durable à l’échelle globale en étant également un des gouvernements les plus généreux, consacrant 0,9% de son revenu national brut à l’aide au développement. Bénéficiant, entre autres, des meilleures conditions de logement, les Danois sont parmi les plus satisfaits de leur qualité de vie.
Cependant, dans le domaine de l’éducation, le Danemark n’a pas encore atteint son niveau d’excellence. Le défi à relever concerne les différences économico-socio-culturelles entre les élèves de l’enseignement secondaire identifiées par les tests PISA de l’OCDE. Une situation étonnante pour un pays aussi engagé et exemplaire dans la réduction de la pauvreté et de l’inégalité sociale.
La France se place au 23ème rang des 34 pays notés dans le cadre de ce classement.
Malgré les améliorations notamment en matière d’énergie renouvelable, de chômage, de taux de dépendance vieillesse ou encore de diplômés de l’enseignement supérieur, la France perd 4 points et 6 places sur un an. Sur un nombre croissant d’indicateurs, la France obtient un score inférieur à la moyenne de ses pairs de l’OCDE. « Ce n’est qu’une demi surprise, explique Ophélie Mortier, coordinatrice de l’investissement responsable de Degroof Petercam et en charge du modèle. Depuis plusieurs semestres, nous voyons un recul progressif de l’Hexagone, et ce, dans les 5 piliers de durabilité ». Précisément la France se classe à la
- 15ème place concernant la population, la santé et la répartition de la richesse,
- 17ème place en matière de transparence et de valeurs démocratiques,
- 20ème place sur le critère de l’environnement
- 21ème place sur le critère de l’éducation,
- 28ème place sur le critère de l’économie.
Enfin, alors que se profile le sommet mondial de l’environnement COP 21 dans la capitale française, les différents indicateurs environnementaux, n’aident pas le pays à se distinguer de ses voisins. Si le taux d’utilisation de l’énergie renouvelable est en hausse, elle reste sous la barre des 5% de l’énergie produite. La qualité de l’air, mesurée par les particules dans l’air et les décès imputables à la pollution extérieure, est sous la moyenne. Enfin, l’indice de vulnérabilité au changement climatique de l’université américaine Notre Dame, classe la France en 21e position sur les 34 membres de l’OCDE en se basant sur les facteurs de l’eau, la nourriture, la santé, l’habitat humain, l’écosystème et les infrastructures (transport et énergie). Cependant, il faut reconnaître le dynamisme français, à même d’impliquer et responsabiliser les investisseurs dans leur rôle sur l’environnement.
La transition énergétique vers une économie plus verte est un véritable débat dans le pays. De plus, l’article 173 de la loi relative à cette problématique engage les investisseurs institutionnels à réaliser des rapports sur leur prise en compte du risque carbone et les mesures qu’ils prennent en vue de bien appréhender la transition énergétique. Si les détails de la mise en œuvre de cette loi sont encore aujourd’hui inconnus, elle a le mérite d’exister. Expliciter dans un premier temps le risque encouru est une étape nécessaire pour ouvrir le dialogue et s’engager avec les pouvoirs publics sur ce sujet complexe.
Le classement de durabilité se base sur une approche dite best-in-class, qui prend en compte la position d’un pays par rapport aux autres pays sur le même critère. Dès lors, le recul de la France est à interpréter en termes relatifs par rapport aux autres états membres ; il s’explique d’une part par une détérioration de sa situation dans certains domaines, mais d’autre part par certaines améliorations, qui restent insuffisantes par rapport à celles enregistrées par d’autres pays.
Ainsi, la France ne se distingue dans aucun pilier de durabilité particulier alors que d’autres pays, tels que la Slovénie ou l’Estonie, se distinguent dans certaines dimensions de la durabilité, qui leur permettent d’améliorer leur score total.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir