Par Bruno Leblanc, Vice-Président et Directeur Général de Tagetik France, éditeur de solutions logicielles, spécialisé dans les processus de Performance Management et de Business Intelligence.
Dangereux, insaisissable, hermétique, le Cloud suscite encore des réticences au sein des directions métiers des entreprises, en particulier au niveau de la fonction Finance. La faute très certainement à son nom, en premier lieu.
Qui peut discerner, en effet, une masse invisible qui stocke et échange des données, en étant perçue comme complexe et fugace, à fortiori lorsqu'elle a été baptisée « nuage » ?
Or, le Cloud est simplement un hébergement à distance, dans les serveurs d'un provider, c'est à dire d'un fournisseur, des données qui étaient traditionnellement hébergées dans les propres serveurs de l'entreprise. Mais, la disparité et la diversité des Clouds et des utilisateurs ont tendance à freiner, également, l'adoption massive et rapide du Cloud Computing.
Une évolution incontournable
Malgré tout, l'évolution est en marche. Le Cloud fait aujourd'hui partie de la réalité d'une majorité d'entreprises qui, au niveau mondial, lui dédient 32,8% de l'ensemble de leurs dépenses dans les infrastructures informatiques, selon le cabinet d'études IDC. Et la croissance mondiale des dépenses consacrées au Cloud, estimée déjà à +24% cette année va s'accélérer dans les mois et les années à venir car il devient une opportunité incontournable et un vecteur de transformation des entreprises.
La pression des directions métiers et des fournisseurs, la simplification des infrastructures, la réduction des coûts ainsi que le besoin d'innovation et d'agilité poussent désormais les sociétés à se tourner franchement vers le Cloud, comme le confirme le récent rapport du CIGREF, réseau de grandes entreprises.
Si l'Europe est à la traîne, comparée aux USA et aux pays nordiques, c'est avant tout une question d'éducation pour dissiper la méfiance qui subsiste vis à vis de l'innovation et de la sécurité conférées par l'hébergement dans le « nuage ».
Avec le Cloud, les données seront forcément toujours plus sécurisées chez un fournisseur dont c'est le métier. Contrairement aux infrastructures classiques dans les entreprises qui n'auront pas les mêmes niveaux de compétences et de moyens pour leur direction informatique. On ne compte plus d'ailleurs le nombre de cas d'intrusions de hackers au cœur de gros systèmes d'information de grands groupes internationaux.
Pour faire une analogie avec l'énergie et l'électricité, préférez-vous concevoir, construire, faire tourner et sécuriser vous-même votre propre petite centrale nucléaire chez vous ou préférez-vous faire confiance à un fournisseur comme EDF et utiliser leur réseau, mieux sécurisé, car c'est un spécialiste en la matière ? Il en est de même pour le Cloud. Non seulement l'hébergement à distance des données est totalement crypté, mais de surcroît un provider est 100% responsable de tout.
Avec l'essor de la mobilité et des échanges de données au sein et à l'extérieur des entreprises, les directions financières ne sont plus à même, aujourd'hui, d'en garantir l'intégrité et la sécurité. Elles auraient besoin en interne de puissances de calcul surdimensionnées avec des coûts démesurés en serveurs et en services. Souvent, leur direction informatique insiste même, de plus en plus, pour basculer dans le Cloud afin d'être libérée de cette surenchère de complexité technique associée à des coûts exorbitants. Ce qui n'est pas le cas d'un fournisseur, qui possède à la fois les compétences et les moyens de réaliser régulièrement des tests d'intrusion, d'intervenir dans des délais très courts avec une garantie totale des informations et de la performance.
D'autant plus que la migration d'une solution logicielle unifiée de la fonction Finance n'enlève pas à la DSI son fort pouvoir en interne sur la stratégie. Au contraire, externaliser les compétences pour l'informatique lui permet d'être moins présente dans l'opérationnel mais davantage dans la sécurité, la gouvernance et le contrat qui lie l'entreprise au provider.
Être davantage le référent stratégique de l'entreprise
Ainsi, en migrant vers le Cloud, la consolidation, la planification, le budget, le reporting et la communication financière ou disclosure management, la fonction Finance de l'entreprise s'alloue, non seulement davantage de sécurité pour ses données et leurs échanges, ainsi qu'une puissance de calcul et de stockage sans précédent, mais aussi la maîtrise totale des dépenses. Il n'y a plus qu'une seule facture à gérer.
Concrètement, en adoptant l'hébergement à distance pour une solution logicielle de CPM (Corporate Performance Management), il n'y a plus de délai de déploiement, la mise en place est immédiate. Il n'y a pas non plus de problèmes d'infrastructure ou de compatibilité, puisque tout passe par Internet. Plus de coûts additionnels de nouveaux serveurs, de changements de postes, etc., la maîtrise des factures est totale car il n'y en a plus qu'une.
Enfin, il n'y a plus de long délai d'attente ni de coûts supplémentaires pour une nouvelle version, car les applications sont standards, paramétrables, et comme elles sont partagées par d'autres clients du provider, l'entreprise bénéficie, automatiquement, de nouvelles fonctionnalités et des avancées souhaitées par ces autres clients.
Le Cloud offre ainsi une flexibilité, une réactivité et une évolutivité pour un service tout compris sans équivalent, qui permet aux directions de l'entreprise de se libérer de contraintes techniques devenues trop nombreuses et coûteuses. Une évolution incontournable pour les directions de l'entreprise, en particulier pour la fonction Finance, afin de pouvoir se concentrer davantage sur leurs métiers et se transformer efficacement, pour répondre à des enjeux économiques de plus en plus forts dans un monde en constante évolution.
Reste à savoir combien de temps les directions financières, qui ont ainsi l'opportunité d'être davantage le référent stratégique de l'entreprise, pourront continuer à faire sans.
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