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La BCE dispose encore de marges de manœuvre pour agir

Par Guillaume Truttmann, gérant obligataire et analyste crédit chez Quilvest Gestion

Mario Draghi ne devrait pas annoncer jeudi un élargissement du Quantitative Easing (QE) à de nouvelles classes d’actifs, mais la probabilité qu’une telle annonce intervienne d’ici la fin de l’année a clairement augmenté. Dans le contexte actuel d’écartement record des spreads observé en septembre, Quilvest Gestion privilégie le marché du crédit High Yieldeuropéen, à condition de rester très sélectif.
La trajectoire économique de la zone euro reste dans une dynamique positive. La croissance est tirée par la consommation, le crédit bien orienté mais la BCE doit composer avec un environnement extérieur moins favorable (Chine, Brésil). Mario Draghi n’a toujours pas atteint son objectif d’inflation annuelle de 2%. Le programme de quantitative easing n’a fait que très modérément redresser les anticipations d’inflation à 5 ans en zone euro. Début 2015, avant l’annonce du QE, elles ressortaient à 1,5%. Elles atteignent aujourd’hui 1,69%. Cet indicateur d’anticipation d’inflation est révélateur, car cela revient à considérer que le programme d’achat d’actifs de 1 100 Mds€, prévu jusqu’en septembre 2016, n’a fait varier que de 20 points de base les perspectives d’inflation prévues par les marchés. Il est vrai que les facteurs déflationnistes sont à nouveau à l’œuvre : les cours du pétrole et des matières premières ont repris le chemin de la baisse tandis que l’euro s’affermit depuis ses plus bas en mars à 1,05 contre dollar (+8.2%), diminuant mécaniquement l’inflation importée.

Mario Draghi pourrait renforcer le programme d’achat d’actifs en augmentant son enveloppe globale

Pour autant, la BCE dispose encore de marges de manœuvre en utilisant ses instruments de politique monétaire non conventionnels. Dans ce contexte, nous pensons que Mario Draghi pourrait renforcer son programme d’achat d’actifs en augmentant l’enveloppe globale et en l’élargissant à de nouvelles classes d’actifs dont potentiellement les obligations corporate. Il faut toutefois garder à l’esprit la difficulté pour la BCE de prendre une telle décision qui heurte de front les membres les plus orthodoxes du conseil des gouverneurs de la BCE.
L’élargissement du QE ne devrait pas être annoncé jeudi mais la probabilité que la BCE le fasse d’ici la fin de l’année a augmenté. On scrutera les termes employés par Mario Draghi qui devrait laisser la porte ouverte à une telle hypothèse. Un certain attentisme règne aussi bien du côté de la BCE que de la Fed. Les 3 prochains mois vont à ce titre s’avérer déterminants pour définir le niveau d’amplification du programme d’achat d’actifs de la BCE. Nous attendons une série de statistiques économiques qui permettront d’acter notamment l’ampleur du ralentissement dans les pays émergents.

Opportunités sur le marché du High Yield

Le renforcement attendu du programme QE plaide en faveur d’un mouvement d’aplatissement de la courbe des taux à moyen terme en zone euro. Cette tendance est positive pour le marché du crédit européen. Le mois de septembre a été particulièrement difficile sur ce marché avec des écartements de spreads, observés au cours de ce mois, les plus importants depuis septembre 2011. Les spreads ont ainsi atteint leurs plus hauts niveaux depuis 2013. Nous pensons toutefois que le potentiel de resserrement des spreads existe dans la mesure où l’écartement actuel ne correspond plus aux fondamentaux de ces entreprises qui se sont améliorés (taux de défaut très faibles notamment).
Nous sommes positifs sur le marché du High Yieldà condition de se montrer très sélectif, car l’accès au marché primaire reste difficile depuis le mois de juin. Au niveau sectoriel, nous privilégions les valeurs liées à la consommation en zone euro et les équipementiers automobiles pénalisés par l’affaire Volkswagen au cours des dernières semaines. D’autres émetteurs présents dans le secteur de la pharmacie ou de l’emballage peuvent également offrir des opportunités d’investissement.

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