En dépit de la volatilité croissante des bourses internationales, des incertitudes persistantes sur les conséquences des événements en Chine ou au Moyen-Orient et du retour annoncé d'un durcissement de la politique monétaire américaine, les investisseurs en immobilier d'entreprise sont demeurés particulièrement actifs avec une hausse tant en volume qu'en valeur, selon l'étude annuelle Winning in Growth Cities, publiée par Cushman & Wakefield à l'occasion d'Expo Real.
L’investissement en immobilier d'entreprise à travers le monde a progressé de 16% sur la première moitié de l'année 2015 à 942,8 Mds$ engagés. Le volume de transactions est à son plus haut depuis 2008, 13% en-deçà de son record d'avant-crise.
Le rapport révèle également que cette solide performance au niveau mondial masque des résultats contrastés en fonction des continents observés. L'aversion au risque, moins importante ces deux dernières années à mesure que l'économie reprenait des couleurs, est à nouveau un sujet d'actualité dans un environnement qui redevient incertain dans certaines parties du globe.
En conséquence, les flux de capitaux se sont redirigés vers les marchés les plus liquides et les plus matures : les 25 principales villes en termes d'investissement immobilier ont ainsi vu leur part de marché progresser de 51% à 53%.
La place de n°1 revient à New York dont la part de marché a augmenté du fait notamment d'un afflux de capitaux étrangers. Londres conserve la seconde position, et monte même sur la première marche concernant la part des capitaux étrangers ; Tokyo, Los Angeles et San Francisco complètent un top 5 inchangé par rapport au classement de l'an dernier.
L’auteur du rapport, David Hutchings, Head of EMEA Investment Strategy chez Cushman & Wakefield, commente : « Malgré des volumes engagés en hausse et un classement des principales destinations d'investissement largement inchangé, de nouvelles tendances apparaissent, notamment entre les différentes régions :
L'Europe conserve son pouvoir d'attraction sur les capitaux de toutes les régions mais c'est en Amérique de Nord que la dynamique est la plus évidente avec une forte progression des capitaux venant de l'étranger : un fait reflété par la prédominance des villes américaines dans l'étude de cette année avec 14 des 25 villes constituant ce classement des destinations d'investissement, localisées aux Etats-Unis, quand l'Allemagne, classée en seconde position, n'y place que trois villes. Le volume d'investissement enregistré par ces villes américaines a progressé de 32% contre une hausse de seulement 7% pour les autres villes de la liste.
Les investisseurs américains n'ont pas hésité à s'aventurer hors de leurs frontières, dominant le marché global de l'investissement avec 42% des capitaux étrangers voyageant d'une région à l'autre sur l'année écoulée, en hausse de 25%. Les investisseurs asiatiques arrivent en seconde position avec une part de marché de 25%, principalement animés par la volonté de diversifier leur allocation à mesure que les craintes d'un ralentissement de leur économie se font ressentir ; leurs investissements ont été particulièrement actifs aux Etats-Unis. »
L'étude identifie également les villes qui devraient être les grandes gagnantes du marché en 2016 et prévoit que - si les facteurs géopolitiques demeurent au centre des choix des investisseurs - les conditions locales de marché pèseront plus lourds avec un nombre croissant de villes qui devraient fournir des rendements locatifs solides du fait d'un moindre renouvellement de l'offre, et une demande qui reste ferme.
Les marchés les plus matures, Londres, Berlin, Paris, Sydney, Tokyo, Shanghai, Séoul, New York, Boston et San Francisco, offrent un potentiel quoique demandant une prise de risque plus importante afin de booster les rendements.
Parmi les marchés intermédiaires, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Japon seront au centre de l'attention avec également des villes comme Madrid, Milan, Bruxelles, Austin et Raleigh-Durham. Les acteurs en capacité de moduler leur aversion au risque pourront également regarder du côté de marchés comme Manille, Bangalore, Mexico ou encore en Europe Centrale et de l'Est.
Carlo Barel di Sant'Albano, CEO, Global Head of Capital Markets, chez Cushman & Wakefield, ajoute: « Le marché de l'investissement sur les immeubles « prime » devrait continuer d'être actif compte tenu de nombreux facteurs : l'incertitude croissante qui va continuer à peser sur les choix des investisseurs, la confiance des entreprises, alliée à une mutation de la demande du fait de nouveaux modes de vie et de travail. Dans ce contexte, nos prévisions actuelles font ressortir une hausse des volumes d'investissements en immobilier d'entreprise de l'ordre de 17% d'ici à mi-2016. Un nouveau record d'activité est attendu avec 1,1 trillion de dollars US d'actifs qui devraient changer de main - en excluant les développements - principalement en Europe et en Amérique du Nord »
En savoir plus, rendez-vous sur www.cushmanwakefield.com
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