Tribune de Sébastien Oum, Administrateur de la CNCIOB* et Président fondateur AMBRIVA, optimisateur de change de devises dédié aux TPE-PME
L’Europe ne s’est vraiment intéressée au marché des paiements que très récemment, lorsque la première directive communautaire dite “monnaie électronique” (DME1) a été adoptée, afin notamment d’encadrer le développement des nouvelles technologies de paiement. Mais les nouveaux acteurs, dédiés à l'émission de moyens de paiement novateurs, n’ont pas trouvé l’espace de viabilité économique suffisant. En effet, 15 ans après la DME1, seul un petit nombre d'établissements composent le secteur de la monnaie électronique
C'est en fait avec l'adoption en 2007 de la première directive dite “services de paiement” que le marché dédié a véritablement démarré, en introduisant les “établissements de paiement” (EP) et en passant du « moyen » à la notion plus dynamique de « service » de paiement.
15 ans après
« Le marché émerge, mais la route est encore longue (mais belle !) avant que le gisement des paiements soit pleinement exploité » estime Bruno Fatier, avocat spécialisé en paiements au sein du cabinet européen Rosenblatt basé à Londres.
Les acteurs institutionnels du marché doivent davantage croire à un potentiel de croissance qu'ils n'ont pas encore fait totalement leur. Ils sont pourtant les mieux placés pour en être le fer de lance, dans la mesure où ils disposent généralement de la meilleure technologie et d’un réservoir de talents incomparable.
Il reste par ailleurs encore beaucoup de barrières réglementaires et psychologiques à franchir, surtout dans des pays comme la France où la nouveauté, qui plus est dans le domaine sensible et tabou de l’argent, génère généralement plus de suspicion que d’enthousiasme. Prenons l’exemple du « courtage conseil en paiements et devises », offert depuis peu par quelques start-ups françaises dédiées aux PME, confrontées à une absence d’offre sur mesure de la part des grands acteurs.
Opportunités
Indépendants et dédiés, les « courtiers conseils » ont vocation à tisser une relation symbiotique avec les directeurs financiers dont ils partagent la culture et auxquels ils apportent une vision claire et dynamique du marché des devises.
Ils optimisent, facilitent et améliorent la gestion des paiements en devises, en collaboration avec la banque habituelle du client ou grâce à un panel élargi de prestataires de services de paiement fortement réglementés répondant à un cahier des charges strict d’optimisation adapté à la clientèle PME.
Ce que le courtier conseil recherche pour son client, c’est une stratégie personnalisée de gestion du risque de change, une performance financière, une économie d’efforts, un gain de temps ou la mise en place d’une organisation du paiement des créanciers en temps et en heure.
Indépendance et disponibilité.
Par ailleurs, le courtier conseil lui-même réglementé en tant qu’intermédiaire en services de paiement présente un risque de contrepartie nul : il n’est jamais en contact avec les fonds du client.
Pourtant, le courtier conseil, apporteur d’une valeur ajoutée objectivement quantifiable et uniquement rémunéré sur cet apport, se heurte encore à des résistances psychologiques importantes, relatives à la nouveauté de son existence.
Un chemin difficile mais passionnant se déroule donc devant les pionniers de la révolution des paiements et des changes. Convaincre, lever les résistances au changement, optimiser les procédures et lever des fonds tout en conservant leur indépendance ; tels sont les challenges de ces pionniers.
Espérons que la France, dotée d'un cadre européen dynamisant, tirera son épingle du jeu en favorisant la réussite de nouveaux talents de la FINTECH tels que les « courtiers conseils en paiements et devises ».
* CNCIOB : Chambre Nationale des Intermédiaires en Opérations de Banque
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