Pour Mehdi Gaiji, Directeur général d’Inidev, « Optimiser un portefeuille passe aussi par l’économie collaborative »
Enfin dotées d’un cadre réglementaire, les plateformes de finance participative se positionnent désormais comme des acteurs reconnus et établis sur le marché de l’épargne. Initialement orientés vers les épargnants souhaitant investir en direct, ces outils éveillent désormais l’intérêt d’une cible nouvelle, plus avertie, celle des professionnels de la gestion de patrimoine. La nature-même de ces outils, dématérialisés et directement accessibles aux épargnants, contraint en retour les CGPI à une prise en compte particulièrement fine des attentes et des sensibilités de leurs clients.
Etat des lieux
Parmi les nombreuses mutations dictées par la digitalisation de notre environnement, il en est une qui affecte directement les professionnels du patrimoine : couplé à la possibilité de souscrire sur n’importe quelle plateforme d’investissement, l’accès dématérialisé à une information de masse accélère la désintermédiation des flux d’épargne dans des proportions nouvelles. Les pratiques dites de ROPO (reseach online et purchase online) en sont une des manifestations les plus notables. Alors, menace pour les conseillers ? Pas si simple.
Un des intérêts de la finance collaborative est de permettre aux épargnants de soutenir des projets en phase avec leur centre d’intérêt.
Cette nouvelle économie s’accompagne donc de la naissance d’une classe d’actifs innovante alliant rentabilité, risque identifié mais aussi engagement. Un triple atout qui la différencie des produits d’investissement classiques et qui s’ajoute aux avantages fiscaux accordés aux épargnants dans leurs prises de participation en capital via ces plateformes. Reste que mesurer et intégrer ce type de souscription dans une stratégie d’optimisation patrimoniale requiert l’expertise d’un professionnel. La finance collaborative figure donc dans la panoplie des outils à la disposition des CGPI pour remplir leur mission de conseil. A la condition, toutefois, d’offrir un minimum de transparence dans la construction des offres de service.
A l’instar de n’importe quelle classe d’actifs, le marché du crowdfunding génère par ailleurs ses propres risques. Du fait de sa jeunesse, celui-ci propose des projets parfois immatures ou présentant des rendements trop ambitieux. Une des principales valeurs ajoutées des CGPI réside dès lors dans la maitrise de ces risques, via une sélection des plates-formes et des projets sous-jacents. Leur rôle est d’orienter les épargnants dans ce maquis d’offres diverses et hétérogènes, dans le cadre d’une allocation d’actifs en phase avec les attentes et les besoins des clients.
L’e-commerce participatif : outil de personnalisation d’un portefeuille de gestion
L’épargne n’est plus perçue par les épargnants comme une fin en soi. La recherche de rendement ajusté du risque ne suffit plus et appelle une autre dimension, éthique celle-ci. Plus encore que les offres de type ISR, les solutions de placement collaboratives ou solidaires concilient cette double demande et permettent aux CGPI de personnaliser les portefeuilles à deux titres : en fonction du profil de risque et de l’horizon d’investissement des investisseurs, bien sûr, mais aussi de leur personnalité, de leur sensibilité. Elles le permettent d’autant plus que la multiplication des plateformes offre une grande diversité de modèles. Les plateformes, qui bénéficient du nouveau statut d’Intermédiaire en Financement Participatif IFP, partagent ainsi depuis peu le monopole des prêts, détenus jusqu’ici par les institutions bancaires, tandis que d’autres proposent des prises de participation ou des offres de dons. Certaines plateformes préfèrent marquer leur différence en ciblant un secteur d’activité donné (l’immobilier, le sport, l’art…).
La finance participative offre donc aux CGPI un univers innovant et alternatif aux supports traditionnels, dans lequel il est en architecture résolument ouverte. Il peut opérer sa sélection parmi une myriade de projets, selon une multitude de critères. Et ceux-ci ont de quoi plaire aux épargnants. Sortes d’anti-boîte noire, les plateformes se matérialisent par des interfaces ergonomiques, accessibles en ligne. Identifiables, quantifiables et vérifiables, les investissements y sont donc de nature à capter l’attention des épargnants, qui recherchent une transparence accrue de la part de leurs conseillers.
Davantage qu’un risque, la finance participative est une opportunité pour les CGPI, une nouvelle corde à leur arc, leur donnant la possibilité de redynamiser la relation avec leurs clients, et de valoriser le sens de leur mission.
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