Dans un contexte de crise financière mondiale et de diminution du nombre d’actionnaires en France, la 15ème édition du salon Actionaria, qui s’est tenu les 23 et 24 novembre à Paris, affiche une fréquentation de 28 153 visiteurs sur les deux jours.
Des investisseurs qui sont venus, plus que jamais, chercher des conseils auprès des experts et des dirigeants d’entreprise : majoritairement des questions précises et techniques tant sur les sujets liés aux perspectives économiques que sur l’agenda d’un prochain rebond des marchés ou sur les très recherchées valeurs “qui ne connaissent pas la crise”.
Principaux thèmes à retenir lors de l’intervention des experts et professionnels de la finance :
- Les actions : morosité « positive » du CAC 40 et dynamisme des pays émergents. L’indice CAC 40 a chuté de plus de 35% en cinq ans, les pertes ont donc parfois été très lourdes pour ceux qui ont misé sur les valeurs traditionnelles. Mais certaines actions sont aujourd’hui sous-évaluées, donc propices à de fortes hausse à moyen terme. L’un des critères de choix est aussi géographique, la croissance mondiale étant tirée par les pays émergents. Il faut cependant éviter les pays « dépendant d’une matière première », jugés trop risqués. La Chine, malgré un léger ralentissement de l’activité économique ces derniers mois, devrait dans ce contexte rester un moteur de l’économie mondiale avec un taux de croissance supérieur à 6% par an. Les pays de l’Association des Etats d’Asie du sud-est (Asean) sont également propices aux investissements, leur commerce intérieur devrait augmenter de manière considérable dans les prochaines années, tiré par l’Indonésie. Ce pays, en pleine expansion économique, pourrait même devenir la septième puissance mondiale à l’horizon 2025, selon l’OCDE. A l’inverse, l’Amérique latine n’est pas à privilégier, du fait du poids de sa dette, celle-ci est actuellement à 65% du PIB au Brésil et à 43% en Argentine, contre 27% en Chine et 25% en Indonésie.
- Des valeurs moyennes pour capter la croissance d’un secteur peuvent constituer un placement judicieux et semblent mieux armées face à la crise. Certaines sont les championnes de leur niche et vont capter la croissance d’un secteur ou d’une zone géographique. La plupart ont franchi le pas de l’internationalisation et ont souvent comme clients de très grandes entreprises. Leur stratégie basée sur le long terme parait plus lisible que celle des grands groupes, qui sont pressés par les impératifs de court terme.
- Le non cote, autre investissement “de proximité” en vogue depuis quelques années : les PME. Le secteur a profité de la loi TEPA à partir de 2007. Celle-ci a été révisée en 2011 mais prévoit toujours une réduction de 75% de l’impôt sur la fortune en cas d’investissement dans les PME non cotée, dans une limite de 45 000€. La majorité des investisseurs privilégient une entreprise de leur zone géographique ou du secteur dans lequel ils travaillent.
- Les obligations d’entreprises préférées aux obligations d’état ont été prisées ces dernières années du fait de la volatilité des cours des Bourses. Mais aujourd’hui, les obligations d’Etat proposent des taux très faibles aux Etats-Unis, au Japon et dans la plupart des pays d’Europe, à moins de se tourner vers les plus risqués (Grèce, Portugal, Irlande). Celles qui ont le plus de succès sont les obligations d’entreprises industrielles, mais également financières, qui offrent des rendements compris entre 4 et 8%. Par ailleurs, contrairement à certaines actions, les obligations ne sont pas soumises à la nouvelle taxe sur les transactions financières.
- Les matières premières, fin d’un cycle haussier ? Selon certains experts, nous sommes à la fin d’un cycle haussier, même si certaines matières présentent encore de bonnes perspectives. L’argent, par exemple, en plus d’être une valeur de placement, est aussi beaucoup utilisé dans l’industrie, notamment pour les nouvelles technologies. Si l’industrie repart, la demande mondiale en argent augmentera également.
Profil du visiteur : un homme de plus de 50 ans ayant un portefeuille d’actions supérieur à 75 000 € - 55% des visiteurs venaient d’Ile-de-France et 45% de province - 47% déclarent que la rencontre avec des dirigeants d’entreprises cotées les incitent à accroître leur investissement boursier, tandis que 76% estiment que l’impact a été positif sur la perception de leur placement.