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À chaque été, son lot d’histoires…

Billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’Acatis, société de gestion indépendante allemande.

une fois ce sont les États-Unis qui glissent sur la pente de l’insolvabilité technique en raison de conflits budgétaires (2011), cette année ce sont les Grecs qui n’honorent pas leurs dettes. La part active prise par les Américains dans nos problèmes européens est intéressante. Paul Krugman ne cesse de conseiller de dépenser davantage d’argent tandis que Jeffrey Sachs recommande en toute confidentialité aux Grecs de ne pas payer leurs dettes, tout simplement. Merci pour ces conseils utiles. Varoufakis pirate secrètement les bases de données nationales de son administration fiscale et se pose en victime. Et Tsipras qui vient de se battre en faveur du « non » lors d’un référendum et qui l’a emporté, lutte ensuite pour un « oui » au Parlement, contre son propre parti et contre ses convictions. Ceci du reste après avoir au préalable ramené la Grèce à des pratiques financières moyenâgeuses durant trois semaines. Et comme il a fait beaucoup de tort à son pays, il est aujourd’hui particulièrement populaire. Tout cela fait un peu penser à une maison de fous.

Et voilà de surcroît que les Chinois sont confrontés à une crise. L’envolée des cours tirée par le crédit est en train d’exploser en Chine. Pour soutenir le marché, le pays vend à grande échelle des obligations d’État américaines – il est question d’environ 50 Mds$ par trimestre selon des estimations. Les réserves de la balance des paiements ont diminué malgré l’excédent substantiel de la balance commerciale, ce qui signifie qu’en plus des produits réalisés sur les exportations, il faut puiser dans les caisses – la Chine aurait-elle éventuellement besoin de dollars sur le marché domestique pour honorer les crédits étrangers ? Le pays semble plutôt à court d’argent. La Chine présente les conditions d’une bulle et de son éclatement. Markus Brunnermeier (chercheur à l’université de Princeton) et Isabel Schnabel (chercheur de l’université de Mainz) ont analysé 23 des 400 bulles financières historiques dans leur récent essai « Bubbles and Central Banks ».

Qu’observe-t-on en période de bulle :
- Une politique monétaire accommodante (fréquemment)
- Un boom du crédit (presque toujours, particulièrement lors de crises financières graves)
- Des innovations financières (fréquemment)
- Une dérégulation des marchés financiers (fréquemment)
- Des rentrées de fonds en provenance de l’étranger (parfois)
- Une bulle précédente dans un pays

Une de leurs conclusions est que le financement d’une bulle financière est beaucoup plus important que l’objet de la formation de la bulle. Cela concorde avec les constatations de John Geanakoplos qui traite des garanties de crédits. Il demande qui se souvient du taux d’intérêt réclamé par Shylock dans « Le marchand de Venise » ? Personne, alors que tout le monde peut se souvenir du gage – une livre de viande. Un bon gage affûte la prudence plus que n’importe quel taux d’intérêt. La fourniture d’une garantie est une protection meilleure que toute majoration du taux d’intérêt. Celui qui devrait par exemple déposer l’île de Rhodes comme garantie pour un crédit de 10 Mds ferait preuve d’une plus grande prudence pour discuter de la question de la remise de la dette. Un milliard et à titre de gage l’Acropole ?

La question de la collatéralisation n’est pas assez prise en compte dans le débat sur la politique de la banque centrale. Tout y tourne autour des intérêts et des sommes d’argent. La plupart des crises financières pourraient être évitées par des garanties.

http://www.acatis.de/fr

 

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