Etats-Unis
Les performances des marchés obligataires américains ont été mitigées ce mois-ci. Les obligations d’entreprise Investment Grade, les bons du Trésor et les loans ont surperformé le segment High Yield. Les spreads de crédit se sont écartés mais l'ampleur du mouvement a été plus prononcée pour certains secteurs et crédits. Comme les prix des matières premières ont baissé, les secteurs de l'énergie et des métaux et mines ont délivré des performances négatives de -4,8 et -8,5% respectivement. Le segment High Yield US excluant ces deux secteurs a généré une performance positive de 0,4% en juillet. Dans le secteur de l’énergie, les sociétés d'exploration et de production et de services pétroliers du Tier 3 (distressed) ont enregistré les plus fortes baisses. Au sein même du secteur des métaux et des mines, les obligations des secteurs du charbon et du minerai de fer ont le plus baissé. Fait intéressant, les loans ont délivré une solide performance, étant donné la faible exposition aux secteurs de l'énergie et des métaux et minerais de cette classe d'actifs par rapport au segment High Yield.
En dehors du secteur des matériaux de base, les entreprises avec un bilan ou un business plan spécifique ont également connu de fortes baisses de prix de leurs obligations. Les facteurs techniques ont été mitigés au cours du mois. Les flux ont été positifs au cours de la première quinzaine de juillet, mais se sont inversés vers la fin du mois. L’offre a été faible pour le deuxième mois consécutif. En effet, les émetteurs sensibles au prix sont finalement restés sur le banc de touche. Les émissions primaires sur le marché High Yield US ont connu leur plus faible niveau depuis août 2014.
Europe
Malgré de grandes incertitudes du début de mois liées à la Grèce et à son maintien dans la zone euro, le marché obligataire européen a généré de solides performances quelles que soient les notations. En regardant en arrière, juillet a été un mois d’une intensité exceptionnelle. Une bonne partie de ces incertitudes a été ressentie au cours de la première moitié du mois, au moment où la Grèce a appelé à un référendum sur l'austérité en échange d’un plan de sauvetage qui a abouti à une victoire du « non ». Cela a été suivi par un demi-tour de la part du gouvernement grec, lui permettant ainsi de bénéficier d’un allongement de l’échéancier de remboursement des emprunts arrivant à échéance au FMI et à la BCE. Alors que le gouvernement grec a approuvé à la dernière minute les termes et conditions des créanciers, lui offrant un répit, on note qu’un certain nombre de questions demeurent en suspens. Notamment le désaccord entre le FMI et les créanciers membres de la zone euro sur la façon de définir la stabilité de la dette, et le risque de mise en œuvre des réformes, qui pourrait remettre la question grecque à l'ordre du jour. À l'heure actuelle, nous continuons de voir la Grèce davantage comme un gros titre à la Une plutôt qu’un risque systémique. L'incertitude autour de la Grèce, les mauvaises nouvelles provenant de la Chine, la chute des prix du pétrole, et l’importante volatilité des taux d'intérêt ont contribué dans leur ensemble à un marché primaire peu actif. Dans le même temps, les flux sur le marché des dettes d’entreprises européennes sont restés positifs, en particulier sur le segment High Yield européen, conduisant à des soldes de trésorerie sains pour les investisseurs, et à un contexte de soutien technique pour les semaines à venir habituellement calme durant l'été.
Marchés Emergents
Les performances des marchés émergents ont été mitigées ce mois-ci, avec notamment le segment Investment Grade surperformant le segment High Yield. Compte tenu de la faiblesse persistante des prix des matières premières, les secteurs du pétrole/gaz et des métaux/mines ont sous-performé. Les titres souverains des pays producteurs de matière première comme le Brésil, la Colombie et l'Afrique du Sud ont également été impactés. L’unique exception a été la Russie, qui a sans doute surperformé grâce à la pénurie d'obligations. L’attention des investisseurs a aussi été focalisée sur la Chine. Malgré l'intervention du gouvernement chinois, les actions chinoises ont continué de baisser. Bien que l'impact plus large de cette baisse reste à voir, il met en évidence le sens de la spéculation des investisseurs sur le marché. S&P a changé sa perspective pour le Brésil de stable à négative. L'équipe d’économistes du pays a annoncé qu'elle réduisait son objectif budgétaire. Les investisseurs sont désormais préoccupés par ce mouvement qui pourrait signifier que la note Investment Grade du Brésil est à risque. D'un point de vue technique, les nouvelles émissions ont été faibles et les flux ont été négatifs pour le mois dans son ensemble, mais en fin de mois, nous avons constaté une semaine de flux positifs pour la première fois au cours des huit dernières semaines.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir