Connexion
/ Inscription
Mon espace
Placements
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

La famille patrimoniale de 7 à …107 ans

Si le croisement de 4 ou même 5 générations est inédit, il ne va pas durer. Toutefois, cette situation exceptionnelle implique une politique patrimoniale dédiée.

Par Blandine Fischer, Directrice Pôle Assurances/Finance d’InfoPro, organisateur de la Convention Patrimonia et Hervé Le Bras, démographe.


Une période exceptionnelle due au croisement de 2 phénomènes…

Nous vivons actuellement une période exceptionnelle en termes démographiques, indique Hervé Le Bras. En effet, nous sommes parfois en présence de 5 générations issues d’une seule et même famille. Cela s’explique par la rencontre de deux phénomènes : l’âge de procréation relativement jeune des générations précédentes et l’allongement de l’espérance de vie.
Auparavant, les femmes faisaient des enfants plus tôt, entre 20 et 25 ans, et il n’était pas si rare d’être grands-parents à 40/45 ans : dans les années 60, les femmes avaient, en effet, leur premier enfant à 23 ans, et maintenant, elles l’ont à 29 ans, en moyenne. Ainsi, les grands-parents sont jeunes par rapport aux petits-enfants.
Presqu’au même moment (à partir de 1975), l’espérance de vie au-delà de 60 ans a augmenté de 2 mois par an. En 1960, la France comptait 977 centenaires ; elle en dénombre 22 912 en 2015… et devrait en compter près de 55 000 en 2030, et près de 200 000 en 2060.  (Source : INED).
On s’est donc retrouvé avec une configuration qui comprenait, assez souvent, des grands-parents jeunes, des arrière-grands-parents, et parfois même des arrières-arrières-grands-parents. On est donc dans une configuration qui fait, qu’au fond, les grands-parents n’auront jamais été aussi proches de leurs petits-enfants que maintenant, puisqu’ils sont encore en bonne santé avec un écart d’âge d’environ 50 ans.

 


… qui va s’arrêter dans les prochaines années

Il s’agit d’une configuration inconnue dans les générations et les époques précédentes, mais qui ne sera pas durable. En effet, désormais, l’âge des femmes à leur première maternité est passé à 29 ans. Et il n’est pas rare, aujourd’hui, d’enfanter entre 35 et 40 ans, et même au-delà. Résultat : la démographie et la photo des familles vont revenir, dans quelques années, à une situation plus traditionnelle : 4 générations « seulement », vivant simultanément. A nouveau, l’écart entre générations va s’allonger. Cette situation familiale inédite est très intéressante, poursuit Blandine Fischer, et entraîne évidemment des gestions patrimoniales dédiées de la part des Conseillers en gestion de patrimoine.


Les héritages se transmettent plus tard…

Premier impact non négligeable : les générations étant assez rapprochées actuellement, les héritages se transmettent à des moments différents de la vie. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’hériter lorsque l’on est à la retraite et déjà assez âgé. Par le passé, les héritages plus souvent transmis lors de la vie active des enfants permettaient à ces derniers d’en « profiter » plus tôt.
Cet état de fait incite, par exemple, beaucoup de personnes à transmettre une partie de leur patrimoine (immeubles, biens meubles, titres ou valeurs mobilières, sommes d'argent...) de leur vivant, via des donations régulières. Pour faciliter ces passages de témoin, la fiscalité a été adaptée ces dernières années. Prenons le cas particulier des dons de sommes d'argent. Chaque enfant (qui doit être âgé de 18 ans au moins) peut ainsi recevoir, en exonération de droits, jusqu’à 31 865€ de chacun de ses parents, grands-parents et arrière-grands-parents (le donateur, lui, doit avoir moins de 80 ans). Quel que soit le nombre de donations consenties par un même donateur à un même bénéficiaire, l’exonération est limitée à 31 865€ tous les 15 ans : chaque enfant ne peut donc recevoir globalement que 31 865€ tous les 15 ans d’un même donateur en exonération de droits. C’est sans doute la formule la plus choisie par les familles dans lesquelles les transferts d’argent sont courants. Les autres types de dons (immeubles, titres, biens meubles…) bénéficient aussi d’une fiscalité incitative.
Dans notre dernière étude, menée avec le concours de l’Institut Think, 45% des Français indiquaient d’ailleurs vouloir transmettre une partie de leur patrimoine directement à leurs petits-enfants…
Quand les familles ne sont pas particulièrement aisées et, donc, pas à même d’aider leur progéniture de leur vivant, le fait d’hériter beaucoup plus tard entraîne une politique spécifique : le patrimoine doit être construit de toute pièce pour s’acheter un logement ou payer les études des enfants.


… et les petits-enfants aident plus leurs aïeux

Deuxième impact important de ce rapprochement des générations : alors que, dans le passé, la logique était que l’aide allait presque toujours des plus âgés aux moins âgés (y compris via des héritages après les décès), il est de plus en plus courant, désormais, que les plus jeunes aident les plus vieux. Exemple concret : des petits-enfants mettent aujourd’hui la main au portefeuille pour participer au paiement du loyer d’une maison de retraite, par exemple, dans laquelle est installé leur aïeul.
En plus de cette situation démographique exceptionnelle, la composition même des familles a beaucoup évolué ces dernières années ; les familles recomposées ou monoparentales étant plus nombreuses qu’auparavant.

« La famille au cœur de la gestion de patrimoine », des débats et des discussions entre professionnels, qui seront à l’ordre du jour de la Convention Patrimonia qui aura lieu à Lyon en septembre prochain.

http://www.patrimonia.fr/

 

 Comprendre l'économie durable pour s'y investir

 

Lire la suite...


Articles en relation