Billet mensuel du Docteur Leber, fondateur d’Acatis, société de gestion indépendante allemande.
La convoitise refait lentement son apparition sur les marchés financiers. Les banques centrales des trois grands espaces économiques injectent de l’argent et l’offrent à des taux pratiquement nuls. L’argent bon marché est utilisé par les ménages et par l’économie, mais pas sous la forme de crédits. Seuls les gouvernements aspirent les capitaux excédentaires et les consomment sous la forme de déficits budgétaires financés par crédit.
En revanche, les ménages et les sociétés investissent peu et consomment modérément, et surtout pas à crédit. Ils assainissent leur bilan grâce à l'épargne (constitution d’actifs liquides, diminution des dettes). Les sociétés se dotent d’importantes réserves de liquidités et rachètent à tour de bras leurs propres actions.
Nous entrons maintenant dans la phase où l’argent bon marché est utilisé pour l’achat d’actions extérieures ; à savoir par le biais d’OPA. Nous le constatons par le fait que les actions nous sont comme arrachées des mains dans le cadre d'OPA :
- Aux Etats-Unis, dans le secteur de la bio-pharmacie, c’est actuellement le cas du titre Bio-Reference Labs qui a connu une vigoureuse hausse dans les premiers jours de juin en raison d’une OPA lancée par la multinationale OPKO.
- Scénario similaire pour la compagnie d’assurances Aetna (+46% en 2015) qui va éventuellement fusionner avec son concurrent Humana.
- Une OPA a également été lancée sur TNT Express, qui est une participation de PostNL (+36%).
- De même, la séparation du conglomérat de Hong-Kong, Cheung Kong en deux entités (Cheung Kong Property Holdings et CK Hutchison Holdings) a stimulé le cours du titre.
Ce sont les indicateurs typiques du début d’une bulle spéculative. L’argent n’est pas investi chez soi mais dans des entreprises extérieures.
Mais, comme nous l’avons souvent constaté : tant qu’il n’y a pas de prix d'acquisition excessifs (cf. KKR - Beatrice Foods, Vodafone-Mannesmann), le pic d’une bulle est encore loin d’être atteint.
Autre indicateur d’avidité : les introductions en Bourse s’enchaînent à un rythme quasi quotidien. Il y avait longtemps que cela ne s’était plus produit.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir