Etats-Unis
Le rythme de progression des performances des marchés obligataires américains s’est ralenti ce mois-ci. En effet, le segment High Yield a généré de modestes performances et les placements plus sensibles à la duration, tels que les bons du Trésor et les obligations d’entreprises Investment Grade ont enregistré une baisse. Le segment High Yield a connu une forte hausse au cours des quatre premiers mois de l'année, progressant jusqu’à 12% en rythme annuel, avant de revenir à une performance de 3,6% si on annualise les performances du mois de mai. Nous considérons cette pause saine alors que les investisseurs apprécient le coupon de la classe d'actifs High Yield, alliée à un volume d'achats et de ventes relativement équilibrée.
Le marché Investment Grade américain a connu un record de nouvelles émissions, avec une nouvelle offre nette importante qui n'a pas été utilisée à des fins de refinancement. Les spreads du segment Investment Grade se sont légèrement écartés au cours du mois, provoquant le resserrement du différentiel BBB-BB et capant les performances potentielles du marché High Yield. Les facteurs techniques du High Yield ont été plus mitigés. L’Energie a continué de bien évoluer, mais les performances, bien que positives, ont été plus modestes par rapport aux mois précédents. Le PIB américain du 1er trimestre a été révisé à la baisse et affiche un chiffre négatif. Une bonne partie de la faiblesse du PIB américain au 1er trimestre a été attribuée à des facteurs saisonniers, et à la grève des ports de la côte Ouest et non pas à un ralentissement de la croissance. Mais la question demeure de savoir ce que la Fed va faire de ces données ? Tout le monde s’accorde à prévoir une hausse initiale des taux à un moment donné au cours des quatre derniers mois de l'année.
Europe
Les marchés obligataires européens ont continué d’être largement influencés par les mouvements du Bund allemand au cours du mois. Le Bund allemand a connu une hausse de la volatilité avec un sell-off au début du mois, suivi par une reprise partielle au cours de la seconde moitié du mois. En avril, le rendement du Bund à 10 ans a atteint un plus bas historique à 0,05%, menant aux prévisions d’un taux égal à zéro, voire même négatif pour le benchmark des obligations d’Etat européen. Mais ces prévisions se sont révélées infondées, du moins pour l’instant. La croissance économique européenne (PIB) et les données de l’inflation ont été positives et meilleures que prévues.
Alors que l’on constate une normalisation en Europe dans une certaine mesure, la situation de la Grèce ne cesse de s’aggraver. Le volume des nouvelles émissions Investment Grade en euro est remonté au cours des deux dernières semaines de mai après un très faible démarrage en début de mois. La majeure partie de la demande pour les nouvelles émissions Investment Grade est revenue vers des maturités autour de 7 ans, avec des émetteurs s’adaptant à la plus faible demande pour la duration longue en ramenant la plupart des émissions dans la fourchette 5/10 ans. Ceci est un changement significatif comparé à des émissions de papiers de maturité supérieure à 10 ans vues plus tôt dans l’année. Les nouvelles émissions High Yield européen sont loin d’être en mesure de maintenir le volume d’émissions constatées sur la même période en 2014. Cependant, nous espérons assister à un certain nombre d’émissions suite à des Fusions-Acquisitions (M&A) sur la seconde moitié de 2015. L’approche rigoureuse de tarification des nouvelles transactions en Europe a conduit à quelques retraits par des émetteurs n’ayant pas réussi à susciter suffisamment d’intérêt sur les niveaux de coupon annoncés. Les flux dans les marchés de crédit européens ont été positifs au cours des deux dernières semaines après avoir été brièvement négatifs sur le mois. Nous nous attendons à ce que le marché de la dette d’entreprise continue de bénéficier de flux d’entrées, les investisseurs s’orientant vers des produits procurant des spreads.
Marchés Emergents
Les marchés obligataires des pays émergents continuent de surperformer leurs homologues américains et européens en mai. La reprise dans le secteur du pétrole et du gaz a contribué à la hausse de la classe d’actifs, tandis que la Russie riche en pétrole a surperformé. Au Brésil, le parlement a approuvé le gel des dépenses et de la hausse des taxes. A l’exception du Brésil, la politique monétaire des Banques Centrales des marchés émergents demeurent extrêmement accommodante. La Hongrie et la Roumanie ont récemment procédé à la baisse de leurs taux, et l’Inde devrait les suivre au début du mois de juin. La Chine a continué d’apporter de la liquidité au système. Les chiffres du PIB hors Inde ont été solides, comparés à l’affaiblissement de la Chine et la contraction manifeste du Brésil et de la Russie. Les investisseurs attendent impatiemment, les résultats de la réunion de l’OPEP en juin, portant leur attention spécifiquement sur une éventuelle modification des quotas et plans de production ; de savoir si la Grèce sera en mesure d’effectuer son remboursement au FMI ce vendredi ; et les réunions de la Réserve Fédérale américaine et de la BCE.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir