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Ne pas payer le FMI le 5 juin pourrait être la meilleure chose qui puisse arriver à la Grèce

Par Christopher Dembik, Economiste chez Saxo Banque

Une sortie de la Grèce de la zone euro a moins de 25% de chances de se produire : les Grecs ne veulent pas que ce scénario se réalise.
Selon toute vraisemblance, le pays devrait parvenir à rembourser le FMI le 5 juin en raclant dans les fonds de tiroir. Des liquidités pourraient être trouvées en accélérant le transfert, largement infructueux à l’heure actuelle, des réserves des collectivités locales et des entreprises publiques à la banque centrale. D’autres solutions, comme un prêt d’urgence de la part de la Chine, l’utilisation des fonds des caisses de retraite ou la vente de certaines participations de l’Etat dans les entreprises cotées ne paraissent pas crédibles à court terme car elles sont soient impopulaires soit trop longues à mettre en place.

Mais, dans le cas extrême où la Grèce ne parviendrait pas à honorer ce remboursement, il pourrait, en fait, s’agir de la meilleure chose qui soit arrivée au pays depuis le début de l’année. Ce serait une incitation incroyable pour accélérer le temps politique et parvenir à un accord pendant le délai de grâce d’un mois qu’aura la Grèce pour payer le FMI. De nombreux sujets de discorde, comme l’excédent primaire ou encore la hausse de la TVA voulue par les créanciers mais qui va tuer la consommation, pourraient faire l’objet d’un compromis plus rapidement.

La Grèce a besoin d’un processus de destruction créatrice pour aller de l’avant. On ne peut pas exclure qu’une panique boursière ait lieu si Athènes ne rembourse pas le FMI mais c’est parfois du chaos que peuvent survenir des solutions. Au demeurant, toute panique boursière ne pourrait être que de courte durée puisqu’aujourd’hui c’est la BCE qui fait les prix sur le marché du fait de ses rachats d’actifs massifs. Le risque est donc faible d’enrayer la reprise économique et financière européenne. Une correction des bourses aurait au moins pour mérite de rappeler à l’Europe que ce n’est pas parce que le secteur privé est très marginalement exposé à la Grèce qu’un défaut de paiement du pays est une option viable. La France et l’Allemagne restent exposées à hauteur de près de 160 Mds€.

La seule solution crédible pour un accord inclura certainement un report des principales mesures sociales prévues par le programme électoral de Syriza et également la mise en place d’un contrôle des capitaux. A ce propos, la récente expérience islandaise a montré que plus le contrôle des capitaux perdure dans le temps, plus il étouffe l’investissement et la production mais, vu leur niveau actuel en Grèce, une telle mesure ne peut guère davantage détériorer la situation et permettrait au moins de parer au pire. La déstabilisation du secteur bancaire grec demeure certainement la plus grande menace immédiate pour le pays. En cas d’accord, le gouvernement grec cherchera certainement à obtenir l’assentiment populaire en organisant des élections législatives anticipées dont le dénouement ne peut être qu’incertain au regard de la défiance croissante des Grecs vis-à-vis du personnel politique.

Dans tous les cas de figure, le problème grec a de fortes chances de rester vivace encore pendant au moins deux ans. Une nouvelle décote de la dette grecque, indispensable pour que le pays retrouve une marge de manœuvre budgétaire, ne pourra être évoquée au niveau européen qu’une fois les élections au Bundestag de 2017 passées. Un horizon politique plus favorable s’ouvrira alors sur la scène européenne.

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