Par Nicolas Lasry, Gérant actions chez Myria AM, société de gestion de portefeuille détenue par le Groupe UFF.
La hausse des indices s’est poursuivie entre mars et avril 2015 ; à partir du 15 avril, les marchés ont consolidé, les négociations sans fin avec la Grèce ayant généré un retour de la volatilité tandis que l’alignement des trois planètes favorables aux actions européennes s’est légèrement désaxé.
1/ Analyse conjoncturelle
Malgré ce repli, l’augmentation et la meilleure allocation des liquidités circulant dans le système financier est en cours. Le « Quantitative Easing » a commencé le 9 mars 2015, au rythme annoncé par Mario Draghi, et pourrait même s’accélérer cet été. Par ailleurs, ce programme non conventionnel commence à porter ses fruits comme le montre la hausse des anticipations d’inflation ces dernières semaines.
Sur le plan fondamental et économique, les publications des résultats des entreprises pour le 1er trimestre sont encourageantes : l’activité des entreprises cotées hors secteur pétrolier ressort en amélioration par rapport aux progressions, de 1,8% des CA et de 8% des bénéfices, observées au 4ème trimestre 2014.
En effet, les CA cumulés des sociétés membres du Stoxx 600 au titre du 1er trimestre hors secteur pétrolier progressent de 3,6% et les bénéfices de 11,3%. Ainsi, un net retour de la croissance est visible dans les secteurs cycliques comme les médias (CA en hausse de 32%), la technologie (CA en hausse de +16%) et l’automobile (CA en hausse de 12%).
Plus spécifiquement, plusieurs poids lourds de la cote ont publié des résultats très solides en affichant des croissances organiques de leur activité en nette amélioration :
- Publicis, qui profite du retour de la hausse des budgets publicitaires, notamment des constructeurs automobiles
- Daimler, qui bénéficie d’un rebond de la production automobile européenne et de la forte hausse des prises de commande de poids lourds
- Capgemini, qui surfe sur les hausses des dépenses informatiques des entreprises
En revanche, le secteur pétrolier, dont le poids dans l’indice Stoxx 600 est de 5,5%, ressort très affecté par la forte chute des prix du pétrole : les CA et les bénéfices cumulés sont en baisse respectivement de 32 et 40%.
Au global, la situation microéconomique des entreprises peut être appréhendée par les publications jusque-là annoncées, qui sont supérieures de 12% aux attentes des analystes. Ainsi le rebond de l’activité commence à se matérialiser dans les comptes des entreprises.
2/ Les recommandations
Pour les mois à venir, le maintien des niveaux actuels du pétrole, de l’Euro et des taux d’intérêts constitueraient un atout indéniable. De même, le mouvement de révision en hausse des bénéfices, pour l’instant très timide, devrait constituer un facteur de soutien robuste.
Au vu de ces éléments, Myria AM reste positive sur les marchés actions européens : selon elle, le cercle vertueux espéré par la BCE se met en place alors que l’économie réelle frémit. En conséquence, Myria AM a profité de la correction récente pour renforcer ses positions et préconise :
- Les secteurs cycliques dont les estimations de bénéfices sont revues en hausse et les valorisations encore raisonnables, à l’image de l’automobile et des biens de consommation ;
- Les secteurs de croissance structurelle dont la valorisation relative au marché se tasse comme la santé et l’alimentaire ;
- Certaines petites et moyennes valeurs exposées à la reprise économique en Europe et mal valorisées.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir