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Moins de vagues à prévoir en Asie lorsque la Fed augmentera ses taux

Dans cette interview, Rajeev De Mello, Responsable des gestions de taux asiatiques chez Schroders, explique pourquoi les économies asiatiques sont désormais mieux préparées à une hausse des taux de la Réserve fédérale qu'elles ne l'étaient lors de l'annonce du « tapering » en 2013.


Quelle est la probabilité pour que nous assistions à un bis repetita de la volatilité de marché entraînée par l'annonce du « tapering » en 2013 une fois que la Réserve fédérale (Fed) commencera à augmenter ses taux d'intérêt ?
Je doute que les marchés réagissent comme en 2013, et ce pour deux raisons :
- D'une manière générale, le marché est bien mieux préparé maintenant. Beaucoup de choses ont été dites depuis 2013 et les investisseurs à travers le monde ont réduit leurs positions après la forte réaction qui s'est produite lorsque la Fed a annoncé son intention de commencer à diminuer son programme d'achats d'actifs.
- Plus important encore, les dirigeants politiques dans la région ont renforcé la stabilité et la solidité de leur pays dans l'éventualité d'une nouvelle sortie soudaine de capitaux.

Quelles mesures les pays asiatiques ont-ils prises et seront-elles efficaces ?
Les pays ont pris diverses mesures pour améliorer la stabilité de leur économie, comme des hausses d'impôts, des baisses de subventions, la libéralisation des marchés et l'augmentation des réserves de change.

Est-ce que les marchés des taux asiatiques bénéficieront de la baisse des prix du pétrole ?
Le pétrole revêt une importance vitale pour l'Asie, qui consomme énormément de pétrole par unité de PIB produit. Par conséquent, plus le prix du pétrole est bas, mieux c'est pour la plupart des pays de la région. L'affaiblissement des prix du pétrole permet de contenir l'inflation. Cela signifie également que les pays peuvent profiter de la baisse des prix du pétrole pour diminuer leurs subventions. Cela continuera à être positif, car la baisse des prix du pétrole se reflètera sur le coût de biens tels que les produits alimentaires, dont le prix dépend des coûts de production et de transport.

Dans quelle mesure la divergence des politiques monétaires des États-Unis, de l'Europe et du Japon a-t-elle influencé les marchés asiatiques ?
Le yen s'est fortement déprécié, ce qui a des répercussions sur les pays dont les exportations sont en concurrence avec celles du Japon. Par exemple, c'est le cas de la Corée du Sud dans les secteurs automobile, électronique et de la construction navale. L'affaiblissement du yen entraîne une baisse de la compétitivité de la Corée du Sud face au Japon, ce qui met fortement sous pression le pays du matin calme. Les répercussions ne sont pas encore visibles, car la Corée du Sud affiche toujours un important excédent commercial par rapport au reste du monde, mais les dirigeants sud-coréens craignent l'impact de la dépréciation du yen.

Quels pays asiatiques sont davantage imperméables à une hausse des taux de la Fed ?
Les pays qui affichent des excédents commerciaux sont naturellement un peu plus à l'abri. La Corée du Sud par exemple a un immense excédent commercial, mais il y a d'autres pays dans la région, comme la Thaïlande et Taïwan, qui, selon moi, devraient aussi être relativement protégés.

Comment les marchés asiatiques réagiront-ils à un raffermissement du dollar ?
Globalement, les devises asiatiques n'ont que modérément reculé face au dollar ces 12 derniers mois. Les investisseurs redoutent davantage ce qui se produira à l'avenir en cas de raffermissement du dollar ; selon les anticipations, ils se montreront plus prudents à l'heure d'investir en Asie. De plus, on constate des inquiétudes de la part des entreprises ayant émis des obligations en dollar, car leurs dettes en dollar continueront d'augmenter avec l'appréciation du billet vert face aux devises asiatiques.

Sommes-nous face à une bulle des obligations d'entreprise en dollar américain ?
Le rythme des émissions d'obligations d'entreprise n'a pas faibli en Asie : 200 milliards de dollars d'obligations ont été émis en 2014 et nous pensons que ce devrait être plus ou moins comparable cette année en raison du plus grand nombre de secteurs et de segments émettant sur le marché des obligations en dollar. Compte tenu de la faiblesse des rendements américains et de l'ensemble des rendements en devises locales, les entreprises allongent le profil de remboursement (c'est-à-dire qu'elles repoussent l'échéance) de leurs programmes d'emprunt. Nous constatons toutefois une certaine prudence dans la façon dont les entreprises couvrent leurs émissions en dollar.

http://www.schroders.com/

 

 Comprendre l'économie durable pour s'y investir

 

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