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« L’évolution des marchés européens est autant influencée par la peur que par l'appât du gain »

Dans ce Flash Marchés, Paras Anand, Directeur des gestions actions européennes de Fidelity Worldwide Investment nous donne son sentiment sur la situation actuelle du marché européen, remet en perspectives ses performances récentes et explique pourquoi ce marché n’est pas selon lui dans une situation de bulle.

Des signes de reprise se manifestent en Europe et les marchés boursiers de la région ont atteint des plus hauts sur plusieurs années en 2015 ; se rapproche-t-on d'une bulle sur les actions européennes ?

En effet, les actions européennes ont enregistré des progressions supérieures à 20% sur certains marchés dans un laps de temps très court. Je pense qu'il faut avant tout réévaluer ces performances, pas seulement en devise locale mais aussi les exprimer en dollar. Sil'on se place en tant qu'investisseur international, on observe clairement que ces progressions d'environ 20% sont en réalitéplus proches de 8/10% une fois ajustées en fonction de la devise. L'évolution du marché des changes a donc joué un rôledéterminant dans la performance.
L'intérêt à l'égard des actions de la région a été en partie alimenté par la réaction des intervenants au lancement du programme d'assouplissement quantitatif (QE). Les anticipations selon lesquelles l'économie européenne va connaître un tournant ont eu un impact fort et je ne serai pas surpris d'assister à une période de consolidation de ces performances à très court terme.


Le marché peut-il continuer à absorber des flux provenant par exemple d'investisseurs plus prudents cherchant à se désengager des marchés émergents ?

En ce qui concerne les flux et l'allocation générale des investisseurs internationaux à l'Europe, on constate que l'investisseur moyen sous-pondère toujours les actions européennes. Cette sous-pondération globale a pu être réduite dans une certaine mesure au cours des derniers mois, mais si le scénario fondamental que nous anticipons se vérifie, les actions européennes disposent encore d'une marge de progression importante à moyen et long terme.


Y a-t-il des profils intéressants en termes de valorisations actuellement ?

L'une des raisons qui me persuadent que nous ne sommes pas proches d'une bulle ou que l'euphorie ne domine pas les marchés européens est que l'évolution de ces derniers est autant influencée par la peur que par l'appât du gain. Parmi les valeurs phares du moment (c'est-à-dire qui enregistrent les meilleures performances) on retrouve notamment des entreprises considérées d'une certaine manière comme très conservatrices. Celles-ci affichent un rendement du dividende très élevé et prévisible, ainsi qu'une croissance organique tangible. Je pense notamment à certaines valeurs de la consommation non cyclique et des services collectifs qui ont vu leurs multiples de valorisation augmenter ces derniers temps, ce qui signifie que le marché paye davantage pour une volatilité plus faible. Le corollaire étant qu'une rente supérieure est offerte aux investisseurs enclins à assumer un niveau de volatilité que d'autres ne souhaitent pas.
Notre équipe se focalise de plus en plus sur l'identification de situations spécifiques et de sociétés individuelles disposant d'une franchise forte et de perspectives économiques prometteuses, avec aussi une exposition éventuellement plus prononcée à certains cycles conjoncturels ou d'activité, mais qui ont surtout des défis à relever à court terme, opérationnels ou liés au management, qui pèsent sur leurs valorisations. Nous dénichons ces opportunités intéressantes au sein de la classe d'actifs au prix d'une analyse au cas par cas approfondie.


La faiblesse de l'euro a certainement aidé ; que dire de l'évolution de la devise eu égard à la situation en Grèce ?

Les devises peuvent être appréhendées comme un jeu de somme nulle. Dans cette logique, il convient de se concentrer sur la tendance la plus forte. Certes, la baisse très marquée de l'euro face au dollar récemment a été partiellement alimentée par la mise en place du QE et le fléchissement consécutif de la monnaie unique, mais je pense aussi que la solidité du dollar en lui-même a joué un rôle, de même que les anticipations de démarrage d'un cycle de hausse des taux d'intérêt aux États-Unis. À plus long terme, on peut également évoquer le changement structurel de l'économie américaine, qui va exporter moins de dollars dans l'économique mondiale à mesure qu'elle tend vers l'indépendance énergétique et que l'activité manufacturière est rapatriée sur le territoire national. Je pense donc que la solidité du dollar a joué un rôle tout aussi important que la faiblesse de l'euro dans l'évolution rapide de cette paire de devises.
À l'avenir, je pense que même si l'orientation actuelle se maintient, le rythme d'évolution du taux de change devrait nettement ralentir à partir des niveaux actuels. La dépréciation de l'euro s'est révélée persistante, mais je ne pense pas qu'elle devrait s'aggraver outre mesure par la suite.

www.fidelityworldwideinvestment.com

 

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