L'audition sur le différend opposant les gouvernements australien et japonais devant la Cour internationale de Justice au sujet de la chasse à la baleine nippone dans les eaux de l'Antarctique a pris fin hier. IFAW (Fonds international pour la protection des animaux - www.ifaw.org) espère que l'affaire permettra de mettre un terme à cette activité prétendument scientifique et d'apporter une meilleure protection aux cétacés.
Plusieurs mois peuvent s'écouler avant que le jugement clôturant ces trois semaines d'audition ne soit prononcé. Malgré tout, IFAW pense que cette affaire a permis de révéler au grand jour la nature commerciale de cette chasse « scientifique ».
Plusieurs commissions indépendantes de juristes internationaux chargées de l'étude du programme de chasse à la baleine scientifique du Japon ont invariablement conclu à son caractère « illicite » en vertu du droit international*. IFAW est convaincu que la Cour internationale de Justice arrivera à la même conclusion.
D'après Vassili Papastavrou, biologiste d'IFAW spécialiste des baleines, « l'Australie a présenté un dossier solide. La Commission baleinière internationale (CBI) a été créée pour que des décisions multilatérales sur la conservation et la gestion des populations de cétacés puissent être prises. Le Japon a vainement essayé de justifier sa décision unilatérale de poursuivre la chasse à la baleine commerciale dans les eaux du Sanctuaire baleinier de l'océan Austral. Je suis persuadé que les juges de la Cour internationale de Justice s'accorderont sur la nécessité de mettre un terme aux activités nippones. »
Patrick Ramage, Directeur du programme Baleines d'IFAW, ajoute : « Nous sommes heureux que la chasse à la baleine dite "scientifique" ait été examinée par la Cour internationale de Justice et que sa véritable nature ait été percée à jour : cette pratique cruelle et obsolète n'a aucune valeur scientifique. Le Japon n'a pas besoin d'attendre de connaître le jugement officiel, nous l'exhortons à mettre fin dès à présent à la chasse "scientifique" à la baleine. »
Du jugement de la Cour dépendra non seulement le sort des baleines du sanctuaire de l'océan Austral, mais aussi le respect futur de tous les accords multilatéraux sur la protection de l'environnement. Depuis l'entrée en vigueur d'un moratoire mondial sur la chasse commerciale à la baleine en 1986, le Japon a tué plus de 14 000 baleines au nom de la science, dont une large majorité dans l'océan Austral.
Analysées scientifiquement, les séquences vidéo de la chasse à la baleine menée par le Japon ont montré que les cétacés mettent parfois plus d'une demi-heure à mourir. IFAW travaille dans les pays pratiquant cette chasse pour promouvoir l'observation des baleines comme une alternative plus humaine, plus durable et plus profitable aussi bien aux baleines qu'aux communautés côtières.
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