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Débat sur les retraites : arrêtons de stigmatiser les fonctionnaires

Tribune de Christian Carrega, Directeur général de Préfon*

 

 

Le débat actuel sur les retraites apparaît aux agents de la Fonction Publique comme incomplet et injuste : les fonctionnaires ne sont pas des privilégiés

Les réformes successives ont eu pour conséquence de faire converger l’âge de départ à la retraite et le rapport Moreau précise que l’âge moyen de départ dans la fonction publique (hors les actifs) qui était légèrement supérieur à 60,5 ans en 2003 est, en 2011, de 61,5 ans, alors que l’âge moyen des nouveaux retraités de la CNAV est de 62 ans (il était déjà de 62 ans, en 2003, après être descendu à 61 ans, en 2007 et 2008).

Si la période de référence est différente - plus longue dans le Privé que dans le Public - l’important n’est-il pas le résultat du calcul, c’est-à-dire le taux de remplacement du dernier salaire, au moment du départ à la retraite ?
Le taux de remplacement médian est proche pour la génération 1942, entre les salariés du secteur privé (74,5%) et les salariés civils du secteur public (75,2%).

Le rapport Moreau précise clairement la situation : « Le taux de remplacement médian des salariés civils du secteur public a baissé de 2 points pour les femmes et 4 points pour les hommes, de telle sorte que les taux de remplacement des salariés du privé et du public sont finalement voisins pour la génération 1942. » Les rédacteurs du rapport poursuivent : « cette baisse des taux de remplacement dans le secteur public s’explique tout d’abord par la part croissante des primes, qui n’ouvrent qu’en partie droit à pension et uniquement depuis 2005, dans la rémunération des fonctionnaires. »

La part des primes dans la rémunération des fonctionnaires s’est accrue et ne concerne pas uniquement les cadres de la fonction publique. Un adjoint administratif de catégorie C a un taux de remplacement de 69%.
Ce constat est renforcé par le fait qu’il existe, dans le secteur privé, des dispositifs d’épargne retraite mis en place au cours de la vie active et qui nécessitent un effort d’épargne d’autant plus faible que les abondements des entreprises sont généreux : PERP, PERCO, article 83 ou autres dispositifs, au total près de 13 millions de salariés du privé sont concernés par ces dispositifs incitant l’entreprise à cotiser à un régime de retraite pour le compte de ses collaborateurs.

Le dernier « Baromètre de la Fonction Publique » Prefon/Ellipsa de juin 2013 est riche d’enseignements concernant la perception des fonctionnaires sur la retraite. Ils ont conscience qu’ils doivent, comme les salariés du Privé, accentuer leur effort d’épargne pour espérer une retraite correcte.

Une chose est sûre, en tout cas : les fonctionnaires ne s’y trompent pas et ont une vision assez réaliste de leur avenir en termes de montants et d’âge de départ.

Suite aux réformes et même aux projets de réforme qui ont brouillé les pistes, les fonctionnaires sont moins nombreux (45%) qu’en décembre 2012 (47%) à savoir, avec exactitude, à quel âge ils partiront à la retraite. Ils sont majoritaires à estimer que l’âge de départ à la retraite est plutôt « juste » (sans doute par comparaison avec les conditions du secteur Privé), même si cet âge est jugé trop tardif.

Près de 54% des personnes interrogées ont une idée relativement précise du montant que représentera leur pension de retraite et la majorité estime ce montant insuffisant. L’effort d’épargne effectué aujourd’hui est également jugé insuffisant pour 61% du panel qui pense, à 78%, que les pensions de retraite seront inférieures à l’avenir. Une réelle inquiétude, donc, qui n’empêche pourtant pas les personnes interrogées de reconnaître qu’elles n’envisagent pas d’accentuer leur effort d’épargne (67%), par manque de moyens (71% des raisons invoquées).

Sur le plan des placements retraite privilégiés, les personnes en phase d’épargne choisissent très majoritairement (78%) une complémentaire retraite et privilégient la rente viagère, s’assurant parallèlement d’autres placements complémentaires comme l’assurance vie (55%) ou le Livret A (52%).

Cette adhésion majoritaire à l’idée que la rente viagère est plus adaptée à la préparation de la retraite que le capital se perçoit à travers l’engouement des fonctionnaires pour Préfon-Retraite ces derniers mois : + 25% d’affiliés au cours des six premiers mois de l’année, par rapport aux six premiers mois de 2012. A noter également que depuis 2010 les encaissements progressent. Dans un contexte de défiance générale à l’égard des produits financiers, une complémentaire retraite avec rente viagère rassure…

*Préfon (Caisse Nationale de Prévoyance de la Fonction Publique) est une association à but non lucratif (loi de 1901) créée le 8 mai 1964 par quatre Fédérations de fonctionnaires (CFDT, CFTC, CFE-CGC, FO). L’association Préfon a souscrit un contrat d’assurance de groupe auprès de CNP Assurances : le régime Préfon-Retraite.
Préfon-Retraite est un régime de retraite complémentaire facultatif qui offre une rente viagère en contrepartie des cotisations versées. Il est ouvert aux agents publics, aux anciens agents publics et aux conjoints d'affiliés. Le régime Préfon-Retraite est régi par le Code des assurances, article L 441 et suivants. 1ère complémentaire retraite des fonctionnaires, Préfon-Retraite compte près de 400 000 affiliés, dont 110 000 retraités, pour près de 11,6 Mds€ d'actifs à fin décembre 2012.

Plus d’information : www.prefon-retraite.fr

 

 

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