Quelle est votre perception de la situation actuelle pour le marché du crédit ?
Nous sommes dans une phase encore favorable au marché du crédit dans la mesure où les profits augmentent plus vite que la dette. Même si les spreads se sont écartés récemment, ils sont en effet encore loin de leurs plus hauts niveaux. Plus précisément, nous sommes aujourd’hui proches de la moyenne historique. La situation pourrait se maintenir encore quelques temps comme ce fut le cas entre 2004 et 2006. Pour l’heure, les taux de défaut restent sensiblement inférieurs à leur moyenne historique. En dépit de cela, il faut tout de même se préparer à une hausse de la volatilité sur le marché de crédit qui est tombée à un très faible niveau ces derniers mois.
La classe d’actifs reste tout de même attrayante dans un contexte de rendements très faibles ?
Globalement, quelles que soient les classes d’actifs, les rendements ont été effectivement orientés à la baisse au cours de ces derniers mois. La situation n’est pas très saine. Il est clair que ce sont les banques centrales qui au travers de leurs politiques monétaires très expansionistes, ont permis une réduction massive des taux d'intérêt et des spreads. Sur le marché du crédit, le point positif est que de nombreuses émissions arrivent sur le marché et certaines offrent de bonnes opportunités d’investissement. Il faut cependant faire preuve d'une grande sélectivité.
Selon vous, quels sont les paramètres à surveiller ?
La remise en cause progressive de la politique de Quantitative Easing implique sans aucun doute une hausse des taux d'intérêt. De son côté, le risque souverain et la volatilité qui y est associée peuvent ressurgir à tout moment. Les agences de notation se sont un peu calmées, mais de nouvelles dégradations pourraient être décidées d’ici quelques mois. D’une manière générale, la volatilité des marchés avait considérablement diminué. Cela ne pouvait pas durer. La réponse à la situation actuelle passe par une bonne diversification des portefeuilles.
Comment mettez-vous cette diversification en œuvre ?
Dans notre fonds BNYMellon Euro Credit Short Duration, nous travaillons sur des niveaux de duration deux à trois fois inférieurs à ceux de durations longues classiques. Le portefeuille absorbe ainsi mieux la volatilité dans les vagues de baisse. De même, une allocation High Yield / Investment Grade dans le fonds permet de mieux gérer la volatilité des marchés. Une approche sectorielle, définie par les grandes tendances structurelles, peut également être utilisée.
Pour les fonds High Yield à duration longue, nous favorisons les secteurs de l’agro-alimentaire, de la santé et certaines branches des loisirs. A l’inverse, nous sommes prudents sur l’automobile ou les matières premières.
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