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[Etude] Intelligence artificielle : la majorité des salariés n’est pas prête pour cette transformation

Étude mondiale Global Talent Trends 2024 de Mercer.

Mercer, acteur majeur du conseil en Santé et Prévoyance, Gestion des Talents, Retraite & Investissement et filiale de Marsh McLennan publie les grandes tendances de son rapport Global Talent Trends 2024, à l’heure où l’intelligence artificielle et les nouveaux modèles d’organisation du travail montent en puissance. Réalisée à l’échelle mondiale, cette 9ème édition s’appuie sur les avis croisés de plus de 12 000 cadres dirigeants, directeurs des ressources humaines, salariés et investisseurs, récoltés dans 17 pays, dont la France.

Parmi les tendances à retenir pour la France

Les salariés face à leur employeur
- 22% déclarent que leur employeur ne satisfait pas leurs attentes.
- 26% prévoient de quitter leur emploi au cours des 12 prochains mois.
- 64% disent s’épanouir dans leur emploi.

Intelligence artificielle
- 1 entreprise sur 2 investit dans l’IA et prévoit de la déployer au sein de leur structure cette année mais
67% d’entre elles ne prévoient pas de transformer leur façon de travailler.

Rémunération et diversité
- La rémunération équitable est un facteur déterminant pour 31% des salariés.
- Seulement un tiers des salariés déclarent que leur entreprise a mis en place une stratégie claire en matière de diversité.

La gestion des risques
- 43% des entreprises prennent en compte les risques à long terme dans leur stratégie, tels que la cybercriminalité et le changement climatique (contre 35% au niveau mondial).

« Les résultats de cette année soulignent des évolutions considérables dans le monde du travail. Ils révèlent une divergence notable entre les opinions des cadres dirigeants et des directeurs des ressources humaines sur les leviers qui permettront à l'entreprise de progresser en 2024, ainsi qu'un décalage dans la façon dont les salariés appréhendent l'impact de la technologie », commente Pat Tomlinson, Président de Mercer.

L'intelligence artificielle générative : les entreprises craignent de ne pas pouvoir former leurs salariés suffisamment vite

La croissance rapide des capacités de l’IA générative suscite l'espoir de gains de productivité. Au niveau mondial, 40% des cadres dirigeants pensent qu’elle permettra des gains de plus de 30% grâce à sa capacité à absorber certaines tâches. Cependant, 3 sur 5 (58%) estiment que cette technologie progresse plus rapidement que leur capacité à former leurs salariés. Près de 75% sont d’ailleurs préoccupés par la faculté de leur équipe à s’adapter, tandis que moins d'un tiers (28%) des DRH sont confiants dans leur aptitude à mettre en place une collaboration réussie entre l'Homme et l’IA.

En France, les résultats de l’étude ne font pas exception : 51% des entreprises investissent dans l’IA et prévoient de la déployer cette année, mais 60% d'entre elles craignent de ne pas pouvoir garantir le retour sur investissement. Et pour cause, 67% de celles qui la mettent en place le font sans transformer leur façon de travailler.

Kate Bravery, Directrice Global Talent Advisory chez Mercer et auteure de l'étude, confirme : « Accroître la productivité grâce à l'IA est une priorité pour les cadres dirigeants, mais la réponse ne réside pas uniquement dans la technologie. Une plus grande productivité des salariés nécessite de repenser le travail en profondeur. Les entreprises ont compris que l'IA ne constitue qu'une partie de l'équation et que, pour lever les freins à la productivité et offrir une plus grande agilité, de nouveaux modèles de collaboration entre l'homme et la machine sont nécessaires. »

Raphaële Nicaud, Directrice Conseil Talents et Transformation RH chez Mercer France, va plus loin : « L’IA générative peut créer des gains de productivité conséquents mais, pour débloquer ce potentiel, les salariés sont la clé. A qui bénéficieront ces gains de productivité ? Seront-ils juste une façon d’améliorer les résultats des entreprises ou pourrons-nous aussi mieux vivre le travail grâce à l’IA ? L’une des clés réside dans l'adoption de modèles de gestion des talents axés sur les compétences ; une notion que les entreprises à forte croissance maîtrisent déjà ».

Des efforts à fournir en matière de rémunération et de diversité

En 2023, la confiance des salariés envers les employeurs a chuté par rapport au niveau record atteint en 2022 ; un signal d’alarme que les entreprises doivent prendre en compte si elles veulent garder leurs talents.


Deux sujets doivent particulièrement retenir l’attention des entreprises

- La rémunération équitable : il s’agit d’un facteur déterminant (34% au niveau mondial et 31% en France) dans le choix des salariés de rester dans leur entreprise (juste derrière la sécurité de l’emploi qui arrive en tête depuis
9 ans en France comme ailleurs). Les entreprises doivent donc progresser plus rapidement en matière d'équité salariale, de transparence et d'accès équitable aux opportunités de carrière. Ce sujet va dans le bon sens au niveau européen avec la Directive sur la transparence des rémunérations, dont la transposition est prévue en juin 2026 en France.
- La diversité : moins de 40% des DRH déclarent que les femmes et les minorités sont bien représentées au sein de l'équipe dirigeante de leur entreprise, tandis que seulement 18% affirment que leurs récents efforts en matière de diversité, d'équité et d'inclusion ont accru la rétention des groupes diversifiés clés. Côté salariés, 76% ont été témoins de discrimination liée à l'âge. En France, seuls 33% déclarent que leur entreprise a mis en place une stratégie claire en matière de diversité ; pourtant, le taux d’engagement des seniors à l’égard de leur entreprise est équivalent en France à celui des non seniors (70% vs. 69%).

La culture du risque enfin intégrée par les entreprises… mais seulement sur le court-terme

Les investissements récents dans la gestion des risques ont porté leurs fruits : 64% des cadres dirigeants estiment que leur entreprise peut faire face à des défis imprévus, contre 40% il y a deux ans.

On note d’ailleurs qu’ils font preuve d’optimisme et prévoient une croissance forte pour cette année, en moyenne de 15% au niveau mondial et de 14% en Europe. Pour autant, seul 1 cadre dirigeant sur 2 pense disposer des talents qui lui permettront d’atteindre cette croissance.

Le risque « humain » doit donc aussi être pris en compte ; construire la résilience individuelle est tout aussi important que de renforcer la résilience de l'entreprise, à l’heure où 4 salariés sur 5 (82%) craignent le burn-out dans l’année. La refonte du monde du travail en faveur de leur bien-être est essentielle pour atténuer ce risque : 51% des entreprises à forte croissance (soit une croissance du chiffre d'affaires de 10% ou plus en 2023) l’ont déjà mise en place, contre seulement 39% de leurs pairs à croissance plus faible.

Enfin, si les préoccupations à court terme, telles que l'inflation, influencent fortement les plans à 3 ans des entreprises - c’est le cas pour 49% des dirigeants en France - les risques à plus long terme, tels que la cybercriminalité et le changement climatique ne font pas encore l’objet d’une attention suffisante ; même si l’on remarque que la tendance française est supérieure à celle observée mondialement (43% en France vs. 35% selon les résultats globaux).

L’expérience collaborateur, une priorité absolue pour les DRH

Plus de la moitié des cadres (58%) s'inquiète du fait que leur entreprise n’agit pas suffisamment pour inciter leurs salariés à adopter les nouvelles technologies, et les deux tiers (67%) des DRH sont préoccupés par la mise en place de nouvelles solutions technologiques sans transformer le travail. L'expérience des salariés est en effet la priorité absolue des services de ressources humaines cette année.

En Europe et particulièrement en France, le sentiment général d'épanouissement en termes de santé, patrimoine et carrière, est en nette progression par rapport à l'année dernière, avec 62% des salariés européens et 64% des salariés français estimant être épanouis.

Les services de ressources humaines jouent un rôle crucial pour améliorer le travail, mais il devient indispensable qu’ils collaborent étroitement avec les responsables des risques et du digital pour entamer les évolutions nécessaires à un rythme soutenu. Pour répondre à cet enjeu, 96% des entreprises prévoient une réorganisation des fonctions de ressources humaines cette année, axée sur la collaboration et le digital.

Les investisseurs attentifs aux turnovers dans les entreprises

Cette année, pour la première fois, Mercer a recueilli les avis de gestionnaires d'actifs sur l’impact de la stratégie de gestion des talents d'une entreprise sur leurs décisions d'investissement.

Près de 90% d’entre eux considèrent l'engagement des salariés comme un moteur clé de la performance de l'entreprise, et 84% estiment qu'un turnover important est préjudiciable à la valeur de l'entreprise. Les investisseurs sont également convaincus que la culture d’un climat de confiance et d'équité constitue le facteur le plus important pour créer une valeur réelle et durable au cours des cinq prochaines années.

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